Character.AI lève 150 millions de dollars pour ses chatbots imitant des personnalités
Character.AI, qui permet de discuter avec Yoda, Mario, Napoléon Bonaparte et même avec Dieu, est désormais valorisée plus d’un milliard de dollars.
Discuter avec Yoda, Mario, Napoléon Bonaparte et même avec Dieu. C’est ce que permettent les robots conversationnels proposés par Character.AI. Profitant de l’euphorie des investisseurs autour de l’intelligence artificielle générative, la start-up américaine a officialisé jeudi 23 mars une levée de fonds de 150 millions de dollars.
L’opération a été réalisée auprès de prestigieux fonds de capital-risque de la Silicon Valley, comme Andreessen Horowitz. Elle permet à Character.AI de dépasser la barre symbolique du milliard de dollars de valorisation, un an et demi seulement après son lancement par deux anciens spécialistes des grands modèles de langage chez Google.
La plateforme permet aux internautes de créer ou de simplement discuter avec des robots censés incarner des personnalités vivantes ou mortes, réelles ou fictives. Deux modes de création sont proposés : un mode rapide qui ne prend pas plus d’une minute, et un mode expert qui permet d’entraîner un personnage pour lui donner la personnalité souhaitée.
100 millions de visites par mois
Plus récemment, Character.AI a ajouté de nouvelles fonctionnalités, qui la mettent en compétition plus directe avec ChatGPT, le robot conversationnel développé par OpenAI. Son IA propose désormais de traduire des textes, d’écrire des histoires, de planifier un voyage ou encore de préparer un entretien d’embauche.
Six mois après l’ouverture de sa phase bêta, Character.AI revendique déjà 100 millions de visites par mois; et une durée d’utilisation moyenne de deux heures par jour. La start-up ne génère pas encore le moindre chiffre d’affaires. Elle prévoit cependant de lancer prochainement un abonnement payant. Par ailleurs, elle n’exclut pas d’intégrer des publicités sur sa version gratuite.
Au-delà de sa capacité à monétiser son audience, la start-up pourrait faire face à un autre défi : de potentielles plaintes déposées par les ayants droit. La question sera alors de savoir si la notion d’usage raisonnable peut s’appliquer à des chatbots basés sur des personnages protégés par le droit d’auteur qui génèrent des recettes.